Articulée autour d’un séminaire de recherche de l’EHESS et d’un groupe de doctorant.e.s, cette équipe poursuivra ses travaux sans abandonner l’approche bien balisée relative à la réception occidentale des arts extra- européens. Mais en s’efforçant de symétriser le point de vue, elle s’attachera aussi à ce que les communautés ou artistes extra-européens importent de l’Occident dans leurs œuvres, ainsi qu’aux formes d’appropriations artistiques internes aux espaces culturels eux-mêmes. Il s’agira ainsi de se donner les moyens de développer une réflexion anthropologique sur l’appropriation en art sans la réduire à la question polémique qui domine les débats depuis un quart de siècle : celle des « appropriations culturelles » dénoncées par les peuples autochtones ou les membres de pays anciennement colonisés.

Si l’art contemporain non occidental est reconnu depuis plusieurs décennies comme un objet d’investigation ethnographique à part entière, il n’en va pas de même de l’art occidental. Rares, en effet, sont les ethnologues à s’y intéresser. L’un des objectifs de l’équipe sera précisément de conduire une étude sur les motivations de ces chercheur.e.s, sur les outils méthodologiques déployés dans l’analyse des œuvres, et sur ce qui distingue spécifiquement leur approche de celles des critiques et des historiens d’art.

Ces deux volets de recherche nourriront une réflexion plus ample sur l’anthropologie de l’art, l’extension continue de ses objets d’investigation et le renouvellement de ses questionnements. À terme, l’ambition est de proposer une redéfinition de ce domaine disciplinaire tenant compte des orientations les plus récentes. 

* responsables :  Brigitte Derlon et Monique Jeudy-Ballini

* doctorant.e.s : P.-N. Bounakoff, E. Chwiejda, D. Couget, A.-M. Gomez, A. Guillaume, M. Oliveau, A. Oukili, A. Peinado, T. Schild, S. Tavernier.