Equipe / Archives du Nouvel An à Paris

Responsables : Salvatore D’Onofrio et Marie Lecomte-Tilouine

Chercheur.e.s du LAS : Anne-Marie Brisebarre, Katerina Kerestetzi, Perig Pitrou, Christophe Sabouret.

Chercheur.e.s extérieur.e.s associé.e.s : Caterina Guenzi (CEIAS), Pedram Niknam

Doctorant.e.s Post-doctorant.e.s : Anne Gagnant, post-doctorant extérieure au LAS (univ Paris V), Emilio Frignati, doctorant, membre du LAS, Amélie Ferot-Kessler, Elie Danziger, Nolwen Vouiller.

En 2019, une nouvelle équipe « Archives du Nouvel An à Paris » s’est créée au LAS pour étudier les rituels associés au passage de la nouvelle année. Cette équipe répond à la nécessité de raviver et de promouvoir une « ethnographie du proche ». En effet, chaque année à Paris, des centaines de milliers de personnes participent à des rencontres dans des temples, en plein air ou dans des lieux privés pour célébrer la nouvelle année. Il suffit d’évoquer le défilé et les performances de rue de la communauté chinoise dans le treizième arrondissement, le sizdah bedar des Iraniens au Bois de Boulogne, les cérémonies hindoues en l’honneur de Ganesh non loin du métro La Chapelle ou la très grande fête qui se tient sur les Champs Élysées. Dispersées dans les banlieues ou au coeur des métropoles, les communautés des immigrés ont conservé, depuis des générations, les traits de leur identité d'origine. Qu'il s'agisse de fêtes religieuses, de pratiques culinaires ou de modes vestimentaires, ces caractéristiques culturelles ne sont pas imperméables. Au contraire, elles sont souvent le résultat d’échanges mutuels avec les sociétés hôtes. Nous sommes passés de ce que des sociologues ont défini comme une « double absence » – en raison d’un sentiment de perte identitaire et de marginalisation dans les sociétés d’accueil – à une « double présence » car, malgré les problèmes, la reconnaissance de la double appartenance s’est récemment enrichie d’une possibilité de participation directe à la vie politique, culturelle et religieuse de la société d’origine à travers les nouveaux médias.

Ce programme de recherche vise à la découverte et à la valorisation de la diversité au sein de nos sociétés. Les activités de l’équipe « Archives du Nouvel An à Paris » consistent non seulement en des enquêtes ethnographiques à Paris, mais également en la constitution d’une base de données conçue comme une cartographie des rituels et des réseaux institutionnels impliqués. L’équipe prévoit d’intégrer les étudiant.e.s qui trouvent dans ce cadre une possibilité de se former à l’anthropologie par la pratique, sur place. L’équipe est également en dialogue avec les groupes auprès desquels les enquêtes sont menées.

Le séminaire de l’équipe, coorganisé avec Caterina Guenzi à l’EHESS, s’intitule « Religions et patrimoine. Stage de terrain sur les fêtes du Nouvel An à Paris » (2019-2021). Pendant la période, les membres de l’équipe ont réalisé chacun individuellement des enquêtes ethnographiques à Paris : sur le nouvel An Zoroastrien de la communauté iranienne (Salvatore D’Onofrio), sur le nouvel an japonais (Marie Lecomte-Tilouine), sur la fête de l’Aïd en Île de France (Anne-Marie Brisebarre), sur la fête de Ganesh à Paris (Caterina Guenzi), sur les conceptions de la vie chez les communautés d’émigrants (Perig Pitrou), sur le nouvel chinois (Anne Gagnant) et sur le nouvel an juif (Elie Danziger). Des collaborations internationales ont été établies avec l’Université de Palerme, Dipartimento di Beni Culturali sur les fêtes du nouvel an à Paris et avec le Museo Internazionale delle Marionette Antonio Pasqualino sur le phénomène de la fête (Sicile).

Les recherches menées dans le cadre de l’équipe ont donné lieu à plusieurs publications, parmi lesquelles une monographie consacrée au rituel du Norouz persan (Salvatore D’Onofrio, Le matin des dieux. Du Norouz persan aux Pacques chrétiennes, Mimésis, 2018) et un ouvrage sur le sacrifice au Népal (Marie Lecomte-Tilouine, Sacrifice et violence. Réflexions autour d’une ethnographie au Népal, Mimésis 2022).